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L’installation de la “megafactory” d’Aerospacelab à Charleroi

28 Juin, 2022

 Question écrite de Madame Rachel Sobry à BORSUS Willy, Ministre de l’Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences surL’installation de la “megafactory” d’Aerospacelab à Charleroi

Monsieur le Ministre,

Juste après Amazon et SpaceX, la troisième plus grande usine de satellites au monde s’installera prochainement à Charleroi. En effet, c’est ce qu’a annoncé la start-up belge Aerospacelab qui connaît une croissance rapide. Après avoir envoyé un premier satellite dans l’espace en 2021 et inauguré une usine à Louvain-la-Neuve pour construire 24 satellites par an, l’entreprise va passer dans une nouvelle dimension. La megafactory sera installée sur 16 000 mètres carrés à proximité du centre de Charleroi et devrait sortir jusqu’à deux satellites par jour des lignes de production. Au niveau de l’emploi, l’entreprise qui est déjà passée de 70 à 110 employés entre février et aujourd’hui, projette d’embaucher près de 400 personnes. Le 14 juin dernier avait lieu le lancement officiel du projet, en votre présence, et je voudrais donc vous interroger aujourd’hui quant à celuici.

Comment soutenez-vous le développement d’Aerospacelab en Wallonie ? Soutenez-vous le projet megafactory ? Comment ? Qu’attendez-vous comme retombées économiques à Charleroi ? Êtes-vous associé aux discussions sur le profil des futurs 400 postes à pourvoir ? Pouvez-vous faire le point sur ce qui est mis en place pour favoriser le rayonnement économique de la Wallonie et réussir à garder chez nous de telles start-up en pleine croissance ?

Réponse de Monsieur le Ministre Borsus Willy

Madame la Députée, Aerospacelab est un bel exemple de l’ampleur du potentiel entrepreneurial wallon. Cette jeune société poursuit un projet ambitieux visant à faire d’elle un champion européen du « Newspace » selon une approche verticalement intégrée combinant le développement « agile » de plateformes et de charges utiles de satellites d’observation terrestre, leur production selon des méthodes standardisées inspirées de l’industrie automobile et l’exploitation des données d’observation de la Terre issues de ses propres constellations. En seulement quatre années d’existence, Aerospacelab a déjà eu l’occasion de franchir de nombreuses étapes confirmant la crédibilité et la pertinence de son projet. J’ai moi-même eu l’occasion de remettre le prix de la start-up wallonne de l’année 2019 au CEO de cette société, Benoît Deper, lors de la deuxième édition des Digital Wallonia Startups Awards. En particulier, en 2021, la société a conclu plusieurs contrats de premier plan avec l’Agence Spatiale Européenne, a procédé au lancement et à la mise en orbite d’Arthur, son premier satellite conçu – ainsi nommé du nom du fils du fondateur de la société –, développé et fabriqué en Wallonie et réalisé une augmentation de capital de 40 millions d’euros menée par le fonds californien Airbus Ventures. Le développement d’Aerospacelab bénéficie du soutien de la Wallonie notamment par l’intermédiaire de la SRIW qui est actionnaire et représentée au conseil d’administration de la société depuis début 2019, Noshaq et Sambrinvest ayant également rejoint le tour de table fin 2021.

Elle est également soutenue par notre administration de la recherche au travers du financement des projets les plus cruciaux de sa roadmap technologique, mais également par l’AWEx et par la SOFINEX qui contribuent à son rayonnement et aussi à soutenir son déploiement commercial à l’international. Je crois que ce triple soutien illustre de manière très concrète la politique mise en place par la Région dans le but de favoriser le rayonnement économique de la Wallonie, mais surtout le développement de ses start-up technologiques, de surcroît quand ce soutien est allié à une véritable dynamique entrepreneuriale, comme on observe ici. L’annonce faite à Charleroi par Aerospacelab du projet de megafactory qui représentera 16 000 mètres carrés de surface d’activité, dont 6 000 mètres carrés de salle blanche et 3 000 mètres carrés de laboratoires, est vraiment une illustration concrète du niveau d’ambition de la société. Elle représente également l’opportunité d’installer en Wallonie la troisième plus grande usine de satellites au monde et d’y créer à terme 400 emplois, avec des profils dédiés à la production, pour certains d’entre eux, au design pour d’autres ou encore à la recherche et développement, soit un volet particulièrement fondamental pour la société. Ce projet, dont le volet immobilier est porté par Sambrinvest et développé par l’invest carolo sur l’ancien site des ACEC à Charleroi, s’inscrit bien dans la priorité donnée par le Gouvernement wallon aux investissements stratégiques, mais aussi structurants, centrés sur l’entreprise et la politique industrielle telle qu’elle peut s’exprimer actuellement, mais aussi dans le futur. Nous avons la volonté de nous doter d’une filière spatiale stratégique dans laquelle on retrouve les futurs lanceurs, mais aussi les futurs lanceurs en lien avec le marché des constellations de satellites.

C’est pourquoi nous souhaitons aussi soutenir la compétitivité du secteur spatial en Wallonie et une meilleure coordination des acteurs, notamment des centres de recherche, des universités, et ce, en lien avec les opérateurs économiques et le secteur industriel. Dans cette optique, nous avons lancé un appel à projets de recherche de type Win4Excellence à destination précisément de ces interlocuteurs, universités et centres de recherche principalement dans le domaine du spatial. Ce sont 20 millions d’euros qui ont été dégagés dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie pour soutenir cette industrie spatiale, pour le financement de projets de recherche collaborative entre entreprises qui visent à consolider cette filière spatiale en Wallonie. De surcroît, nous soutenons déjà nombre d’autres projets : Euro Space Center à Redu, par exemple, l’agrandissement du Centre spatial de Liège ou encore le soutien à la candidature du télescope Einstein. Ceci s’ajoute aux budgets régionaux classiques qui sont affectés au spatial depuis déjà plusieurs années. Notre but est aussi de soutenir une dynamique d’accélération de la croissance des entreprises de manière à pouvoir densifier notre tissu industriel.

C’est aussi le projet de scaling-up, de soutien à la croissance des entreprises que l’on retrouve dans le cadre de notre Plan de relance. Un autre véritable enjeu – mais le temps me manque pour le détailler – est de mobiliser les ressources humaines afin de répondre aux besoins de l’entreprise. J’ai rencontré un certain nombre de membres des équipes, un certain nombre de profils de production technique, de design, mais aussi de profils plus pointus qu’il est important de pouvoir mobiliser notamment eu égard à cet important projet.

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