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Pour une vaccination prioritaire des jeunes et étudiants?

3 Fév, 2021

Question de Mme Rachel Sobry à Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles sur «Pour une vaccination prioritaire des jeunes et étudiants?» 

Mme Rachel Sobry (MR). – Dans une lettre ouverte, la directrice de la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités (Child Focus), Heidi De Pauw, et plusieurs personnalités issues d’univers différents s’inquiètent au sujet de la santé mentale des jeunes. Les craintes quant aux effets néfastes de la crise sanitaire sur le moral des jeunes ne cessent de croître. La disparition de la vie estudiantine y est pour beaucoup. Les auteurs de la lettre ouverte plaident donc pour que la tranche d’âge des 18-24 ans puisse être vaccinée en priorité lors de la prochaine phase de vaccination contre la Covid-19. Cette priorité serait relative puisque ces jeunes passeraient tout de même après les personnes de plus de 65 ans, les personnes avec des comorbidités spécifiques ou encore les personnes exerçant une fonction essentielle. Les jeunes de 18 à 24 ans seraient toutefois vaccinés avant le reste de la population. Ce mardi 2 février, nous avons appris le vaccin de la firme pharmaceutique AstraZeneca ne serait pas administré aux personnes les plus fragiles âgées de plus de 55 ans. En réaction, le président du Parti socialiste Paul Magnette a estimé que ce vaccin pourrait être utilisé pour les étudiants, partageant tageant ainsi l’opinion exprimée dans la lettre ouverte.  

Madame la Ministre, quelle est votre position vis-à-vis de l’idée d’une vaccination prioritaire pour les jeunes et/ou les étudiants?  

Que pensezvous de la proposition d’utiliser en priorité le vaccin de la firme AstraZeneca pour les jeunes?  

La stratégie de vaccination et ses différents phasages pourraient-ils être revus en conséquence?  

Enfin, la vaccination prioritaire des jeunes permettrait-elle d’envisager un assouplissement plus rapide des mesures sanitaires qui les concernent?  

Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles – Madame la Députée, votre question me permet de rappeler, une fois encore, l’importance de la perspective d’une reprise de l’enseignement en présentiel. Cette reprise est fondamentale étant donné la souffrance psychologique et les inquiétudes des étudiants après la session d’examens de janvier. L’idée d’une vaccination prioritaire des jeunes et des étudiants est intéressante, mais plusieurs éléments techniques doivent être pris en compte. L’enseignement supérieur compte 230 000 étudiants, auxquels s’ajoutent 146 000 étudiants dans l’enseignement de promotion sociale et 30 000 enseignants. Ce sont donc près de 400 000 personnes qui seraient concernées par le vaccin de la firme AstraZeneca. Or, 80 000 doses de vaccin ont été livrées le week-end dernier et 200 000 autres le seront d’ici au 17 février. En outre, la vaccination requiert deux injections séparées d’un intervalle de huit à douze semaines.  

Par conséquent, le processus risquerait de prendre énormément de temps et ne se terminerait, au mieux, qu’à la veille des examens de fin d’année. Par ailleurs, le débat est en cours concernant l’identification des fonctions essentielles. Les travailleurs des services de la protection de l’enfance et de la jeunesse entreront vraisemblablement dans cette catégorie. Enfin, rappelons que les personnes ayant été vaccinées restent parfois contagieuses et donc dangereuses pour les personnes âgées ou plus vulnérables. Notre priorité doit donc plutôt être de permettre aux étudiants de reprendre une partie de leurs cours et examens en présentiel. Je travaille en ce moment à l’élaboration d’un protocole en concertation avec les experts sanitaires, les établissements d’enseignement et les étudiants. Ce protocole prévoira également des aménagements concernant la vie étudiante en dehors des auditoires.  

Le Gouvernement a décidé d’augmenter les subventions à l’aide sociale. Les étudiants ont donc la possibilité de solliciter, auprès de leur établissement, une aide pour le paiement de leur loyer et l’achat de matériel informatique ou une aide psychologique. Un montant de 6,9 millions d’euros s’ajoute aux 50 millions d’euros consacrés chaque année à l’aide sociale. Nous avons également alloué un budget de 6 millions d’euros à l’aide à la réussite. Il permettra d’engager des étudiants-assistants chargés de venir en aide aux autres étudiants, en particulier ceux de 1re année de bachelier. Ces derniers ont connu une sixième année secondaire particulièrement chahutée et nous devons les soutenir dans leur transition vers l’enseignement supérieur. En outre, le recrutement d’étudiants-assistants permettra de redonner un travail rémunéré à ceux qui ont perdu leur job étudiant. Cette enveloppe de 6 millions d’euros s’ajoute aux 83 millions d’euros annuels dévolus à l’aide à la réussite dans l’enseignement supérieur. Nous devons avant tout envoyer aux étudiants un message de soutien, matérialisé par ces nombreuses aides financières, et leur donner des perspectives en ce qui concerne la reprise de l’enseignement en présentiel.  

 

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