Question de Mme Rachel Sobry à Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de la Promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles sur « Le manque de contrats ADEPS pour les sportifs de haut niveau »
Mme Rachel Sobry (MR). – En réponse à une question écrite que je vous adressais le 18 décembre 2020, vous m’expliquiez que les experts de la cellule «Sport de haut niveau» travaillent à un outil d’analyse interne leur permettant de faire preuve d’impartialité dans le cadre de l’attribution des contrats. Les résultats de l’athlète ou encore le fait que la discipline soit olympique ou non constituent notamment des critères importants. La sélection est forcément difficile et les places sont chères. À cet égard, on peut se réjouir de l’augmentation que vous aviez annoncée: le nombre d’athlètes sous contrat est passé de 70 en 2020 à 79 en 2021, ce qui démontre la progression de nos élites sportives. Ce chiffre est bien sûr celui annoncé avant le récent départ de plusieurs sportifs, dont les frères Borlée.
Malheureusement, il n’est pas possible de répondre à toutes les demandes. Il arrive que certains athlètes ne bénéficient pas de ce statut. C’est le cas de la perchiste Fanny Smets, dont le sponsor principal reste, selon ses mots, «papa-maman». Il s’agit d’une athlète qui excelle dans une discipline olympique. Le dimanche 17 janvier, à Bordeaux, elle a battu le record de Belgique de saut à la perche. Celle-ci exposait, dans le journal «Le Soir», qu’elle espérait pouvoir récupérer un contrat des Borlée et que le coordonnateur du haut niveau de la Ligue belge francophone d’athlétisme (LBFA), Jonathan Nsenga, aurait pris contact avec l’Administration de l’éducation physique et des sports (ADEPS) à ce sujet. Rappelons enfin que le gouvernement entend garantir aux sportives et sportifs de haut niveau un statut social digne, ainsi que revoir le mécanisme des contrats de sportifs de haut niveau en concertation avec les autres niveaux de pouvoir.
Quelle est la situation de cette athlète, confirmée et détentrice de records nationaux dans une discipline olympique, auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles?
Les éventuels contrats laissés vacants par les Borlée pourront-ils être réattribués?
Un total de 79 athlètes de haut niveau sous contrat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles est-il en adéquation avec les objectifs de la Déclaration de politique communautaire (DPC) et les ambitions sportives de notre Fédération?
Ce chiffre a déjà progressé par rapport à l’an dernier, mais qu’en sera-t-il pour l’avenir?
Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – Le soutien aux sportifs de haut niveau est repris dans les objectifs de la DPC et fait partie de mes priorités. Sous mon mandat, les sportifs sous contrat ont augmenté et sont désormais au nombre de 79. Il s’agit donc de neuf contrats supplémentaires par rapport à 2020. Mon ambition est de rester sur cette courbe ascendante pour le bien de nos sportifs francophones. Ces derniers sont une source d’inspiration et de motivation pour nos jeunes.
Concernant les statuts sportifs, le décret du 8 décembre 2006, modifié le 2 mai 2019 et visant l’organisation et le subventionnement du sport en Communauté française prévoit l’établissement d’un cadre de référence. Ce dernier permet de fixer les critères en vue d’obtenir un statut de jeune talent, d’espoir sportif, de partenaire d’entraînement ou de sportif de haut niveau. À la suite de l’entrée en vigueur de ce décret, deux nouveaux statuts ont été ajoutés : arbitre de haut niveau et sportif de haut niveau en reconversion. Quand les sportifs obtiennent un statut, ils peuvent bénéficier de différentes aides de la part de la Fédération au travers de l’ADEPS et de leur propre fédération. Évoquons par exemple l’accès gratuit au Centre d’aide à la performance sportive (CAPS) et aux différents centres de mise en condition physique de l’ADEPS. En outre, ils profitent d’un soutien au niveau de leur projet de vie avec différents types de formations professionnelles.
Le nombre de statuts a évolué de 1 100 sportifs en 2011 à plus de 1 700 sportifs en 2019. Nous constatons aussi une augmentation de 100 sportifs de haut niveau et de 100 espoirs sportifs sur les huit dernières années. Cette évolution démontre à quel point nous disposons d’un excellent vivier de talents sportifs. Les fédérations, en se basant sur les critères d’âge et de performance, valident les demandes de statut auprès du service dédié aux sportifs de haut niveau de l’ADEPS. Par la suite, après analyse des experts, les dossiers me sont transmis pour validation officielle. À propos de la tenue du championnat de Belgique indoor d’athlétisme, la Vlaamse Atletiekliga (VAL) et la LBFA se sont récemment réunies pour en discuter. Elles sont toutes deux favorables à la tenue de cette compétition, qui devrait se dérouler à Louvain-la-Neuve. Cependant, cela dépendra de l’évolution de la crise sanitaire. Dans ce contexte, il convient de rappeler que plusieurs autres disciplines sportives telles que le basketball ou le football ont dû annuler leur championnat. Concernant Fanny Smets, elle a été sous contrat dans le passé. Aujourd’hui, elle est reconnue comme sportive de haut niveau au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Par conséquent, elle bénéficie des différents soutiens qui ont été évoqués précédemment. Depuis plusieurs années, elle bénéficie également d’une bourse financière pour ses frais de préparation et de compétition d’un montant de 6 000 euros annuels. Ses soins médicaux et paramédicaux sont également pris en charge et elle dispose d’un accès gratuit à la salle indoor de Louvain-la-Neuve.
Sur proposition de mon administration, quatre contrats de type agent contractuel subventionné (ACS), récupérés à la suite du départ de l’équipe Borlée, seront octroyés à des sportifs bruxellois. Ces derniers étaient soit sous contrat dans le cadre du plan-programme de leur fédération, soit sous contrat Aide à la promotion de l’emploi (APE) ou dans le cadre du plan «Rosetta». La décision sera prise prochainement en ce qui concerne l’attribution de ces contrats. Une somme a également pu être récupérée à la suite du départ de l’équipe Borlée, ainsi que de celui de sportifs initialement sous contrat dans le cadre du plan-programme de leur fédération et qui se sont dirigés ensuite vers des contrats ACS. Il a été proposé à la LBFA d’accorder un contrat à Fanny Smets en augmentant l’enveloppe du planprogramme, mais la réponse a été négative. La Fédération a préféré lui attribuer une bourse de 19 500 euros pour lui permettre de préparer les Jeux olympiques de 2021.