Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur ” Les mesures sanitaires pour contrer la vague automnale dans les maisons de repos “
Madame la Ministre,
La vague automnale que les experts prédisaient depuis plusieurs mois est donc là. Heureusement, si son ampleur n’est pas comparable avec les vagues que nous avons connues l’hiver dernier, elle reste dangereuse, notamment pour les personnes vulnérables, comme les aînés qui résident en maison de repos ou en maison de repos et de soins.
Le ministre fédéral de la Santé, Franck Vandenbroucke, en appelle au bon sens en ce qui concerne les gestes barrières. Selon lui, toute personne vulnérable ou qui côtoie des lieux bondés, comme les transports en commun, devrait porter le masque en cette période où le virus continue à circuler. Les experts, quant à eux, ne sont pas en faveur d’une nouvelle obligation du port du masque à ce stade, mais jugent que des recommandations à l’égard des citoyens dits « à risque » seraient les bienvenues.
En ce qui concerne les maisons de repos, Yves van Laethem se dit favorable à une obligation du port du masque en raison de la fragilité des résidents et de la propagation du dernier variant qui se transmet relativement vite. Au moment où je rédigeais cette question, vous considériez que l’admission de la dose booster, conjuguée au faible nombre de clusters, ne justifiait pas encore l’imposition du port du masque.
Les chiffres de contamination ayant un peu évolué depuis, quelle est votre position quant à cette éventuelle obligation du port du masque dans les maisons de repos ?
Au-delà du port du masque, prenez-vous encore des mesures spécifiques pour protéger davantage les résidents ? Lesquelles, le cas échéant ?
L’AViQ émet-elle des recommandations en la matière ?
Pouvez-vous faire le point sur la situation ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
Madame la Députée,
La CIM Santé a recommandé, sans le rendre obligatoire, le port du masque et a rappelé les gestes barrières, en particulier pour les publics vulnérables ou les personnes en contact avec ceux-ci. L’organisation d’une évaluation des risques sera également recommandée à nos établissements pour que les résidents, les familles et les professionnels soient informés de la vigilance et de la surveillance des symptômes pour soi-même ou pour les autres. Pour les maisons de repos en particulier, cette évaluation permettra de déterminer si le port du masque doit être rétabli pour le personnel et les visiteurs, dans le cadre de leur cellule de crise, avec l’appui du médecin coordinateur.
L’information a déjà été communiquée aux fédérations lors de la réunion du 13 octobre et fait d’ailleurs l’objet de l’élaboration d’une communication par l’AViQ, à qui il a été demandé d’inclure différents rappels, comme l’injonction relative à l’encodage des cas dans la plateforme Plasma afin d’avoir un monitoring fidèle du nombre de clusters dans les 583 maisons de repos du territoire wallon, ainsi que le renvoi aux outils existants sur son portail et la nécessité de disposer d’un stock d’équipement de protection.
Souvenez-vous que, dans le cadre des recommandations de la commission, il avait été évoqué et demandé, dans le cadre du plan Rebond, un engagement des institutions d’hébergement de disposer d’un stock d’équipement de protection de trois mois, auquel la Région wallonne vient en complément en ayant un stock stratégique régional dynamique. Nous rappelons donc cette nécessité pour les institutions.
Il y a également l’obligation de communiquer tout changement de médecin coordinateur afin de s’assurer de la continuité et de la qualité des échanges en matière de santé, et de s’adresser au bon opérateur dès qu’il y a des informations rapides à communiquer. Il y a donc bien une proportionnalité entre les mesures adoptées et fondées scientifiquement, et la communication aux maisons de repos.
Actuellement, trois maisons de repos ont un cluster +10, ce qui est donc faible. En revanche, au 12 octobre, 87 institutions, toutes catégories confondues, annonçaient au moins un cas de covid-19. Il n’y a ni propagation ni cluster +10 faisant l’objet d’inquiétude, même si l’on sait qu’il y a toujours un petit retard entre le moment des contaminations et les clusters dans les maisons de repos. À l’évidence, le fait d’être protégé au bon moment, c’est-à-dire conformément à ce qui a été proposé par la CIM, semble être une stratégie gagnante.
Comme je l’ai dit, la Wallonie a toujours suivi scrupuleusement les avis du Conseil supérieur de la santé et les stratégies arrêtées en conférence interministérielle Santé.
La Flandre a décidé d’administrer la dose booster dans le courant du mois de mai en maisons de repos et auprès des aînés, ce qui n’était pas une recommandation de la CIM ou du Conseil supérieur de la santé. Scientifiquement, il n’y avait pas de plus-value significative par rapport à la stratégie d’administrer cette dose booster à ce momentlà.
Sachant qu’il y avait des délais de minimum trois mois entre les doses si l’on vaccinait plus tôt que ce qui était proposé par le Conseil supérieur de la santé, cela signifie que les publics les plus fragiles allaient être appelés à avoir une cinquième dose de vaccin, ce qui ne nous semblait pas pertinent au sens du Conseil de la santé. C’est la raison pour laquelle nous défendons politiquement le choix de suivre les scientifiques.