Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes sur “La mise en place d’un pôle de formation centralisé“
Madame la Ministre,
dans une interview que vous avez récemment donnée relative à la mise à l’emploi et plus particulièrement au monde du travail en Wallonie, vous avez affirmé être « persuadée que l’on pourrait gagner en efficacité et en résultats tout en faisant des économies ». Quelques lignes plus tôt dans l’interview, vous expliquiez être favorable à la mise en place d’un pôle de formation centralisé qui regrouperait l’ensemble des formations. Cette proposition faisant suite au constat – que je partage – que le paysage actuel de la formation est assez éclaté, ce qui le rend peu lisible et non attrayant.
Quelles initiatives entendez-vous prendre pour gagner en efficacité et en résultats tout en faisant des économies ?
Où les voyez-vous et de quelles économies parlez-vous ?
Comment entendez-vous revoir l’offre de formations avec ces économies pour rendre notre système plus efficace ?
Pouvez-vous développer cette idée de pôle de formation ?
Réponse de Madame la Ministre
L’an dernier, nous avons adopté avec le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Gouvernement de la COCOF, une note d’orientation quadripartite relative à la méthodologie à mettre en œuvre en vue d’un renforcement transversal de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle et, en particulier, de l’alternance.
Cette méthodologie reposait, entre autres, sur la réalisation d’un état des lieux transversal de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle et, en particulier, de l’alternance. Elle avait été confiée à l’ASBL « Agir pour l’enseignement », sous la houlette d’un comité de pilotage institué par les Gouvernements. Le 9 février dernier, les gouvernements respectifs ont pris acte de l’état des lieux transversal et des constats qui y sont posés. Ceux-ci ont permis de créer un consensus sur ces données et une base de travail solide permettant d’initier une réflexion prospective, entre entités et au sein de chaque gouvernement.
Outre l’organisation de séances d’appropriation du rapport – très costaud – par les parties prenantes et l’identification d’actions qui pourraient être menées avant la fin de la législature, les gouvernements ont été chargés d’établir des scénarios permettant d’aboutir à une ou plusieurs visions de réformes à mener, s’agissant de l’alternance, de l’enseignement qualifiant ou de la formation professionnelle dans l’espace francophone. Eu égard à la volonté partagée de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles de pouvoir compter sur l’appui technique de l’ASBL « Agir pour l’enseignement », une nouvelle convention-cadre a été signée jusqu’au 31 décembre 2024. L’ASBL sera chargée de concerter les opérateurs de formation et de l’enseignement, les partenaires sociaux et environnementaux et d’identifier, sur base des conclusions de l’état des lieux, de grands scénarios de cette réforme.
Ces propositions seront progressivement et régulièrement discutées au sein du comité de pilotage intergouvernemental. Pour la Wallonie, un comité de suivi – composé de représentants des cabinets du ministre-président et des ministres compétents, des partenaires sociaux et environnementaux cosignataires de l’accord sur les priorités du Plan de relance, et du CESE Wallonie – sera régulièrement informé des travaux du comité de pilotage.
Pour ce qui nous concerne directement, je pense que nous pouvons, par souci de plus grande cohérence, renforcer les collaborations opérationnelles entre le FOREm et l’IFAPME et développer davantage les synergies de formations. Je me suis ouverte à ce sujet à mon collègue chargé de la Formation en alternance et au ministre-président – qui est tout à fait raccord – : notre paysage de la formation est éclaté.
Nous avons d’ailleurs un paysage de la formation qui est éclaté. Dans ce cadre, quand on a rédigé la feuille de mission pour la candidature du nouvel administrateur délégué ou de la nouvelle administratrice déléguée du FOREm, nous avons déjà mis une disposition dans cette feuille de mission en leur demandant d’étudier l’idée de faire un pôle de formation commun. Je pense qu’il y a, en termes d’efficacité, à gagner à rassembler ce qui est épars aujourd’hui, avec parfois une dilution de moyens et des échanges d’informations qui ne sont pas optimales non plus et qui, on le sait souvent, on en avait parlé en commission, génèrent parfois une forme de frustration ou de sentiment de la part d’autres opérateurs qui n’ont pas toute l’information ou qui sont relégués à des opérateurs de formation de second rang. Or, ce sont des moyens financiers publics.
Je sais que cette réflexion est une réflexion qui concernera principalement la législature à partir de 2024, mais je pense que c’est notre responsabilité d’y travailler ensemble et de préparer le terrain, d’informer les différents partis qui sont susceptibles demain de pouvoir et de vouloir monter au pouvoir pour qu’eux-mêmes soient aguerris et que l’on ne perde pas de temps une fois que le gouvernement suivant sera mis en place, quels que soient les partenaires qui y seront. C’est mon objectif.