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Présence accrue des enfants sur les réseaux sociaux et les risques de harcèlement

6 Mai, 2021

Question de Rachel Sobry à Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes: “Présence accrue des enfants sur les réseaux sociaux et les risques de harcèlement

Rachel Sobry (MR) Depuis plusieurs semaines, des mécanismes de sonnette d’alarme ont été activés par rapport à l’utilisation des réseaux sociaux par les mineurs et leur facilité d’accès. En effet, l’application Tiktok a, par exemple, récemment été au centre des débats à cause de sa facilité d’accès pour les enfants de moins de 13 ans. D’autres applications telles que Facebook ou Instagram ont également été ciblées à cause de dérives liées à leur utilisation. Les dérives visées concernent notamment le cyberharcèlement qui mène parfois à des tentatives de suicide. Hélas, le phénomène de harcèlement chez les enfants a toujours existé. Il est d’autant plus présent depuis l’avènement des réseaux sociaux et les récits dramatiques et alarmants se multiplient. La forte présence d’enfants, parfois très jeunes, sur les réseaux sociaux entraîne un développement important du cyberharcèlement. Les auteurs des applications ont beau avoir instauré des réglementations visant à limiter l’âge de l’inscription ou diriger les moins de 13 ans vers des versions pour enfants, ces mesures semblent toutefois insuffi- santes pour prévenir les dérives.

La prévention et la lutte contre le harcèlement des enfants constituent des objectifs majeurs de la Déclaration de politique communautaire (DPC).

Madame la Ministre, comment empêcher les nombreuses dérives liées à l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants et prévenir les accidents? Faudrait-il réguler ce domaine de manière plus stricte? Dans le cadre de vos compétences, quelles initiatives pourriez-vous prendre – ou soutenir – afin de lutter contre ces dérives? Dans sa future version destinée aux enfants, le réseau social Instagram prévoit qu’il ne sera pas possible pour un adulte d’envoyer un message à un mineur avec lequel il n’est pas connecté sur le réseau. Cette interdiction devrait-elle être étendue à l’ensemble des réseaux sociaux? Comment sensibiliser les enfants et les parents aux dangers qui découlent des dérives des réseaux sociaux?

Mme Bénédicte Linard, Vice-Présidente du gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, je partage votre opinion sur le harcèlement en ligne qui occupe et préoccupe, surtout compte tenu des conséquences potentiellement dramatiques. Un chapitre entier du Plan d’actions relatif aux droits de l’enfant (PADE) est d’ailleurs consacré à la prévention de toute forme de violence et de harcèlement. Ces phénomènes portent gravement préjudice au développement de l’enfant et entravent significativement la réalisation de leurs droits. Les enfants et les jeunes ont eux-mêmes exprimé cette préoccupation lorsqu’ils m’ont remis le rapport «Nos droits, nos voix». Nombreux ont dénoncé le harcèlement qu’ils ont pu subir ou faire subir.

La protection des mineurs sur les services numériques, tels qu’Instagram, est un enjeu majeur dont doivent se saisir différents acteurs. Je doute néanmoins que la seule mesure proposée par Instagram soit efficiente pour la protection des mineurs.

De nombreuses clés relatives à la protection des enfants et des jeunes sur les réseaux sociaux se situent au niveau européen, mais cela ne signifie pas pour autant que nous ne disposons d’aucun moyen d’intervention à notre niveau. Nous pouvons, par exemple, agir vis-à-vis des professionnels et des enfants à travers la prévention et l’éducation aux médias; un plan est d’ailleurs en cours d’élaboration. Il est également essentiel de faire connaître les différents services auxquels les enfants et les jeunes peuvent faire appel en cas de problème. Par ailleurs, les très grandes plate-formes numériques, comme Instagram, devront respecter la législation européenne sur les services numériques. En cours de préparation, cette dernière permettra aux autorités judiciaires ou administratives d’intervenir plus efficacement en cas de harcèlement. En outre, notre Parlement a récemment renforcé ses moyens d’action, grâce à la transposition de la directive sur les services de médias audiovisuels (SMA) et des dispositions visant à renforcer la protection des mineurs à l’égard des services qui relèvent de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qu’il s’agisse des SMA ou des services de partage de vidéos.

La prévention et la lutte contre le harcèlement constituent des enjeux majeurs pour le gouvernement et moi-même. Je resterai d’ailleurs très attentive aux outils et aux projets connexes.

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