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L’utilisation d’enceintes sportives à des fins culturelles

20 Oct, 2020

Question orale de Mme Sobry à Mme Linard, Vice-présidente du Gouvernement et Ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes sur “L’utilisation d’enceintes sportives à des fins culturelles” 

Mme Rachel Sobry (MR). – Le Sporting de Charleroi a posté une vidéo d’information réalisée préalablement à une étude d’incidence environnementale pour l’implantation de son futur stade. On y apprend notamment que le stade pourra accueillir plus de 20 000 spectateurs et servira pour des événements extrasportifs, notamment grâce à sa toiture qui protégera des intempéries. La vidéo mise en ligne la semaine dernière par le club de football parle d’une configuration permettant d’accueillir de grands événements tels que des concerts. Pour reprendre les mots utilisés durant la présentation, le stade dépassera les frontières de Charleroi et de sa métropole et contribuera au rayonnement culturel de la Région wallonne. Il est vrai que la Région wallonne ne dispose pas de beaucoup de salles et de locaux de grande capacité pour l’organisation d’événements culturels. La culture doit pourtant pouvoir être exposée, mise en évidence, non seulement au sein de musées, des salles d’expositions et des petites salles de spectacles, mais également dans des bâtiments d’une surface plus importante.  

Rien qu’au niveau du secteur musical, on constate que les artistes de très grande renommée, marquant notre génération ou ayant écrit l’histoire de la musique, se produisent régulièrement à Bruxelles ou à Anvers, voire dans un des grands festivals du pays, faute de salles de grande capacité en Wallonie, à l’exception peut-être du Lotto Mons Expo. Sauf erreur, celui-ci peut accueillir jusqu’à 15 000 personnes. La musique est un pan important de la culture qui n’est pas facilement accessible à tous au sein de notre Région. La construction de nouvelles enceintes et salles dédiées au sport, mais également conçues pour accueillir des événements culturels de grande ampleur pourrait effectivement contribuer au rayonnement culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.  

Madame la Ministre, le futur stade de Charleroi sera-t-il un haut lieu de la culture en Région wallonne et donc en Fédération Wallonie Bruxelles?  

Des discussions ont-elles déjà eu lieu ou sont-elles prévues à ce sujet? En avez-vous été informée?  

Quelles grandes infrastructures sportives sont-elles déjà utilisées à des fins culturelles en Fédération Wallonie-Bruxelles?  

Pensez-vous que ce genre de démarche devrait être encouragé à l’avenir?  

Je pense notamment au Standard de Liège qui va rénover et moderniser entièrement son stade ces prochaines années.  

L’aspect culturel est-il pris en considération dans ce cadre?  

Mme Bénédicte Linard, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes. – Madame la Députée, mon rôle n’est pas vraiment de me prononcer quant à l’avenir d’une infrastructure sportive en cours de rénovation. Il est vrai que, dans certains cas, des infrastructures sportives ou des halls d’exposition sont utilisés à des fins de culture et de divertissement. Des exemples existent en Fédération. Je citerai par exemple le Dôme de Charleroi, le Country Hall de Liège ou le Wex de Marche-en-Famenne; trois exemples de lieux hybrides pouvant accueillir différents types d’événements. Cependant, permettez-moi de questionner le modèle culturel qui pourrait y voir le jour dans le cadre des politiques publiques culturelles qui nous occupent. Les stades sont des espaces qui nécessitent une économie à grande échelle. Des représentations dans ce type de structures sont à la fois extrêmement coûteuses pour les producteurs, énergivores et peu durables, puisque tout le matériel technique doit être monté et démonté le jour même.  

Il en résulte deux conséquences. D’une part, ce modèle ne convient qu’à des artistes ayant un niveau de popularité extrême. Il n’y a que quelques artistes au monde susceptibles de remplir ce type de salles. C’est un risque économique important que d’organiser ces concerts et il faut pouvoir avoir les reins assez solides pour le prendre. En d’autres termes, ce modèle ne laisse que peu de place à l’émergence et au soutien des artistes locaux. Par ailleurs, ce modèle implique un prix de billet élevé pour les spectateurs. Un concert dans un stade coûte entre 80 et 100 euros par spectateur. Ce coût empêche l’accès à ces concerts à une partie importante du public de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Vous l’aurez compris, ce modèle s’éloigne assez clairement des politiques que j’entends défendre pour la diffusion des œuvres artistiques en Fédération Wallonie-Bruxelles. Je continuerai à fonder mes politiques sur les principes d’accessibilité à tous les publics, de durabilité et de soutien aux artistes de la Fédération Wallonie Bruxelles en général, aux artistes émergents en particulier. Pour ce qui concerne la deuxième partie de votre question, je me dois de préciser que de telles infrastructures sportives sont gérées par des opérateurs privés et que je n’ai dès lors aucune vue sur leurs projets futurs.  

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