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L’évolution du Covid en Wallonie et les mesures prises pour éviter la survenance des nouveaux variants chinois

17 Jan, 2023

    Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “L’évolution du Covid en Wallonie et les mesures prises pour éviter la survenance des nouveaux variants chinois”

        Madame la Ministre,

        Hôpitaux pleins, morgues saturées et crématoriums surchargés : ce n’est pas très réjouissant. La Chine fait face à une vague dévastatrice de covid-19 depuis la fin de sa politique zéro covid en décembre 2022. Plus récemment, l’OMS mettait en garde sur la dangerosité et la contagiosité de nouveaux variants décelés en Chine ces dernières semaines. À cela s’ajoute la réouverture de la quasi-totalité des lignes aériennes depuis et vers la Chine, qui coïncide malheureusement avec cette nouvelle vague locale.

        À l’heure de rédiger cette question, de fortes inquiétudes apparaissaient puisque les analyses des eaux usées du premier avion en provenance de la Chine sur le territoire belge sont positives au covid. Il reste à savoir s’il s’agit d’un variant déjà connu ou d’un nouveau variant chinois.

        Bien que la situation épidémique semble pour l’heure maîtrisée chez nous, il convient toutefois de rester prudent, d’éviter toute perte de contrôle et d’appliquer les leçons du passé.

        Avez-vous porté le point en CIM Santé pour un travail coordonné ? Quelles ont été vos actions pour prévenir une explosion des cas de covid, comme en Chine ?

        Avez-vous demandé des analyses spécifiques, sur le territoire wallon, des infections covid afin de pouvoir y observer des variations suite aux levées des restrictions chinoises et agir rapidement le cas échéant ?

        L’Union européenne étant favorable à une approche coordonnée des politiques de tracing et de testing, de nouvelles mesures adaptées sont-elles envisagées ? Le nouveau sous-variant d’Omicron, à savoir BF.7, majoritaire à Pékin, considéré comme beaucoup plus contagieux, a-t-il déjà été détecté par l’AViQ ?

        Réponse de Madame la Ministre MORREALE

        Lors du Risk Assessment Group du 2 janvier 2023, les experts en charge d’analyser la situation épidémiologique en Belgique et à l’étranger ont décidé de conseiller des tests antigéniques rapides pour tout voyageur âgé de plus de six ans qui développe des symptômes respiratoires dans la semaine suivant le départ de Chine. Une surveillance des eaux usées a été proposée par le RAG et a été validée ensuite par le RMG. Elle a été mise en place à Zaventem pour les vols venant directement de Chine.

        En plus de cela, un test négatif prédépart est requis. La priorité est de surveiller l’apparition précoce de nouveaux variants via une surveillance génomique ciblée plutôt que sur un dépistage massif des voyageurs internationaux. Concernant le risque d’une nouvelle vague, trois années de covid nous ont appris qu’il y a une alternance entre les vagues et les périodes de calme.

        C’est le comportement des phénomènes épidémiques par nature. La dernière évaluation de la situation épidémiologique du RAG du 11 janvier montre que les indicateurs liés à la circulation du virus sont tous à la baisse : diminution des cas, diminution du taux de positivité, diminution des tests réalisés, en ce compris les autotests, diminution des hospitalisations et diminution dans les eaux usées. Les indicateurs tels que la charge de travail des médecins généralistes et la présence virale dans les eaux usées montrent une tendance à la baisse. En cette phase de pandémie, les membres du RAG n’ont pas estimé nécessaire de modifier la stratégie de testing et de tracing en Belgique.

        L’expérience d’autres pays européens, comme l’Italie, montre que les premières analyses des voyageurs qui viennent de Chine n’ont pas fait apparaître de variants différents des sous-variants d’Omicron dont les souches sont déjà en circulation dans notre pays. Le variant BF.7, repris parmi les séquences isolées chez les voyageurs venant de Chine, est en circulation en Belgique depuis plusieurs mois. La première séquence détectée date du mois de mai de l’année dernière. Il ne représente que 4,4 % des échantillons qui ont été séquencés en semaine 52. Le variant dominant en Belgique reste, pour le moment, le BQ.1 – 76 % des citoyens positifs présentent ce type de variant – tandis que le variant XBB ne représentait que 3,3 % des échantillons qui avaient été séquencés. Le XBB 1.5 a, quant à lui, été détecté une fois. La situation épidémiologique apparue en Chine devrait avoir un impact très limité, d’après les scientifiques du Risk Assessment Group, en raison du taux de vaccination relativement élevé dans notre pays.

        Vous évoquiez, Madame Sobry, une différence avec la Chine. On estime, d’après les informations que l’on essaie d’avoir, que le taux de vaccination en Chine n’est pas du tout identique au grand taux de vaccination présent sur le territoire européen, singulièrement en Belgique et en Wallonie. La vaccination, couplée à l’immunité naturelle, est la défense la plus efficace. Avoir contracté le virus et être vacciné sont donc les meilleures immunités pour éviter de recontracter des formes sévères du covid.

        La campagne de vaccination d’automne qui a été lancée en septembre a permis d’atteindre une couverture maximale de 59 % de la population wallonne des personnes âgées de 65 ans et plus. Les scientifiques du Risk Assessment Group nous avaient expliqué que, si l’on vaccinait 50 % des plus de 65 ans – ce qui était leur recommandation initiale –, cela permettrait de casser une éventuelle surcharge au niveau des hôpitaux et d’éviter que des reports ne soient réalisés dans les hôpitaux. Cela a été le cas, et nous sommes satisfaits de ce point de vue. Pour l’instant, une nouvelle campagne généralisée n’est pas recommandée, mais la situation peut être adaptée selon l’évolution des données de surveillance. Pour le moment, le citoyen qui le souhaite est tout à fait libre de bénéficier de cette vaccination via son généraliste ou son pharmacien, que ce soit en primovaccination ou en rappel.

        Des projets pilotes et enquêtes de satisfaction ont permis d’anticiper les problèmes éventuels. L’offre est suffisante pour combler les demandes. Pour toucher la population qui est la plus réticente, le Gouvernement a misé sur l’implication des professionnels de la première ligne de soins dans tout le processus de participation, y compris en sensibilisant les citoyens. C’est ainsi que 700 pharmacies sont disponibles en Wallonie pour vacciner tout citoyen à partir de 12 ans. En faisant participer les médecins généralistes, les infirmiers à domiciles et les pharmaciens, le citoyen se sent davantage en confiance dans cette période-ci de l’épidémie et il est plus ouvert à l’offre vaccinale de proximité. Par ailleurs, les vaccins adaptés à la souche Omicron et ses sous-variants permettent de renforcer la barrière immunitaire contre cette souche qui circule dans la majorité du pays. Pour ce qui concerne le secteur des aînés, le dernier avis du RAG montre une diminution des cas en maisons de repos ainsi qu’en maisons de repos et de soins, chez les résidents et parmi les membres du personnel, ainsi qu’une diminution des hospitalisations et des clusters.

        La Cellule de surveillance des maladies infectieuses, en collaboration avec les OST – ces équipes qui circulent entre les hôpitaux et différentes structures, avec un médecin, un infirmier et une fonction de support –, reste vigilante à la situation épidémiologique dans les institutions d’hébergement et de soins de Wallonie. La surveillance du covid est bien organisée et fait l’objet de communications régulières et systématiques vers le ministre-président, à travers la transmission d’un rapport hebdomadaire du RAG ainsi que via le Centre national de crise dès lors qu’il est validé par le RMG. Le dispositif de surveillance est constitué par le RAG et le RMG, sans que la CIM ne doive être systématiquement saisie. Ces organes se réunissent au moins chaque semaine puis autant de fois que la situation le requiert.

        En termes de mesures préventives, les personnes symptomatiques sont testées avec un test rapide antigénique et non plus par PCR. Il peut être employé en cas d’investigation de clusters ou pour le dépistage d’un cas suspect avec risque de développer une forme sévère de la maladie.

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