Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur ” L’éventuel allégement des mesures sanitaires en maisons de repos “
Madame la Ministre,
Si la crise sanitaire nous a appris à être particulièrement prudents et à ne pas crier victoire trop tôt, les chiffres continuent à baisser et la situation tend à un retour vers de plus en plus de normalité. Depuis le 12 janvier, les maisons de repos n’ont plus reçu de circulaire officielle quant aux mesures particulières à respecter en leur sein. Si une toolbox a bien été communiquée au mois de février, la portée de celle-ci ne semble pas claire auprès des acteurs du secteur.
Dans l’attente d’une circulaire plus claire et précise, la plupart des maisons de repos et maisons de repos et de soins continuent d’appliquer la plus grande précaution. Ainsi, les retours d’hôpitaux, même pour une raison autre que covid, étaient toujours suivis d’une quarantaine de 10 jours, ce qui devient particulièrement pénible tant pour le personnel que pour les résidents.
Depuis que j’ai rédigé cette question, la donne a à nouveau changé avec le passage en code jaune, et les maisons de repos sont, comme le reste de la population, toujours un peu plus libres. Néanmoins, pour obtenir des éclaircissements à ce sujet, je me tourne vers vous avec ces deux questions.
Comment adaptez-vous les mesures en maisons de repos à la tendance actuelle ? Comment expliquer ce flou qui règne encore dans les services ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie
Madame la Députée,
La toolbox actualisée et transmise aux maisons de repos est un outil conçu par les médecins inspecteurs d’hygiène régionaux de la Cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ. Cette toolbox est accompagnée d’une fiche réflexe recto verso pour que chaque gestionnaire dispose d’une synthèse des actions à mener en cas de situation épidémiologique critique. Son usage s’inscrit dans le cadre de la mise en place du plan interne d’urgence. C’est un outil qui a été mis en place depuis septembre 2020 à la suite des travaux notamment de votre commission. L’actualisation des directives aux établissements pour aînés avait deux objectifs.
Le premier est de confier l’autonomie des décisions relatives à la gestion d’une crise à la cellule de crise de l’établissement, en étroite collaboration avec le médecin coordinateur ou le médecin référent, sachant qu’à tout moment un soutien peut être apporté, si c’est nécessaire, par la Cellule de surveillance des maladies infectieuses et par les OST qui ont été mis en place, qui portent le bon nom wallon d’outbreak support teams.
Le deuxième est d’assurer le juste équilibre entre les mesures sanitaires et les libertés et droits des résidents en maintenant les établissements ouverts. Force est de constater que certains établissements ont toujours peur. Des plaintes sont d’ailleurs adressées à mon cabinet, comme à l’AViQ d’ailleurs, sur le même sujet. Elles font l’objet d’une réponse visant à alléger les mesures globales et à favoriser des mesures individuelles adaptées afin que le bien-être de chaque résident soit une priorité, en étant motivé par la nécessité de revoir les proches et de revivre certes avec un risque, mais avec un risque mesuré, compte tenu notamment du taux de vaccination élevé des résidents.
Je vais le dire autrement et de manière plus explicite. Bien qu’il va falloir porter un masque quand on sera dans un établissement de soins en contact avec une personne âgée, il n’y a aujourd’hui, comme c’était d’ailleurs le cas dans les dernières semaines, aucune raison de restreindre le droit de visite des personnes âgées qui résident en maisons de repos. Chaque personne a le droit de recevoir sa famille, ses amis, son entourage. Cela me paraît nécessaire pour sa santé mentale, pour son bien-être.