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Les tabous liés à la fin de vie et la mort en maison de repos

31 Mar, 2022

    Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “Les tabous liés à la fin de vie et la mort en maison de repos”

        Madame la Ministre,

        « la société fait peser une chape sur la mort. On a tort de ne pas préparer ce moment qui peut survenir à tout moment, le plus tard possible, mais personne n’y échappera ». Ce ne sont pas mes mots, mais ceux d’Isabelle Verheyen, une jeune femme qui a frôlé la mort et qui, désormais, est « accompagnatrice au bien-être des âmes », notamment dans des maisons de repos où elle propose des animations spécifiques. Dans ce programme, la fin de vie est appréhendée, non pas de manière négative ou sinistre, mais d’une façon constructive et apaisante. Il s’agit de lancer la réflexion et mettre le pied à l’étrier, changer son regard et le faire évoluer pour chercher la sérénité.

        D’un point de vue psychologique, aborder ce sujet permettrait d’apaiser son passé et de partir l’esprit libre. S’agissant d’un sujet qui touche à la santé mentale et aux maisons de repos, je souhaitais l’aborder au sein de cette commission et vous adresser les questions suivantes. L’une des recommandations de la Commission spéciale covid de notre Parlement est d’« élargir l’obligation d’organiser une fonction palliative au sein des maisons de repos, à l’instar de ce qui existe pour les maisons de repos et de soins ».

        Depuis fin 2020, quelles ont été vos actions afin d’apporter un suivi à cette recommandation ?

        Quelles actions avez-vous entreprises pour rendre ce sujet de la fin de vie moins tabou et moins effrayant, notamment dans nos résidences pour personnes âgées ?

        Quelles initiatives avez-vous prises pour que la mort soit abordée dans les maisons de repos ?

        Avez-vous mis en place des formations spécifiques ou des incitants à destination du personnel des maisons de repos afin qu’il soit spécifiquement formé pour appréhender le sujet ?

        Réponse de Madame la Ministre MORREALE

        La vie est une belle aventure, mais elle finira mal pour chacun d’entre nous. Nous espérons tous le plus tard possible. La probabilité de terminer sa vie dans une maison de repos est très grande. Lors de la pandémie de covid, de nombreux résidents n’avaient pas évoqué ces questions avec le personnel de la maison de repos dans le cadre des projets de vie au moment de leur arrivée, ce qui a conduit à des difficultés et ce qui nous a amenés, dans nos travaux en commission et avec mes équipes, à réfléchir à ce qui devait être mis en place et à systématiser un certain nombre de choses pour banaliser ces questions.

        Il est important de savoir comment on a envie de terminer sa vie. Nous avons lancé une application e-santé pour tous les citoyens dans le cadre des budgets du Plan de relance, ce qui va permettre d’avoir des données sécurisées sur son état de santé, notamment liées à la vaccination, mais aussi des éléments sur sa fin de vie. Souhaite-t-on donner ses organes ? Souhaite-t-on un acharnement thérapeutique ou pas ? Ce sont des éléments qui doivent pouvoir se trouver comme informations médicales pour chacun d’entre nous.

        De par ses missions dans les maisons de repos, le médecin coordinateur veille à l’organisation de la formation et de la mise à jour des connaissances du personnel en matière de soins palliatifs et de soins relatifs à la fin de vie, et doit aussi participer aux réunions de la plateforme des soins palliatifs.

        Toutes les maisons de repos et les maisons de repos et de soins étaient déjà tenues d’inviter les résidents à faire connaître, dans un climat ouvert et sans contrainte, leurs souhaits éventuels sur les soins et les traitements futurs. Ces souhaits sont révocables à tout moment, et cela ne décharge pas le prestataire de soins de son obligation de toujours chercher à connaître la volonté réelle du patient. Le projet de soins personnalisé anticipé – le PSPA, pour ajouter un acronyme à la longue liste dont nous sommes coutumiers – est également un outil de plus en plus utilisé qui permet de susciter une réflexion, de favoriser la concertation et le dialogue entre les soignants, les bénéficiaires, mais aussi leur famille et leurs proches.

        À l’instar des services psychiatriques d’aide à domicile, les plateformes en soins palliatifs ont aussi été renforcées avec 16 équivalents temps plein en plus pour avoir un soutien psychologique renforcé à l’égard des professionnels et des résidents dans les structures d’hébergement agréées par nos soins. En ce qui concerne plus spécifiquement la formation, il y a un programme de huit plateformes qui inclut des formations spécifiques destinées au secteur des maisons de repos afin d’y aborder les particularités lors des prises en charge palliatives : notions de travail en équipe et de collaboration avec le réseau de soins. Outre ces formations, les psychologues des plateformes sont aussi disponibles afin de développer, au sein des structures, une écoute active ou animer un lieu de parole à partir des demandes et des situations rencontrées.

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