Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “Les actions de la Wallonie en matière de prévention autour du cancer de l’ovaire”
Madame la Ministre,
Comme pour la plupart des cancers, le diagnostic et la « stadification » du cancer de l’ovaire sont primordiaux en vue d’un traitement qui puisse avoir le plus de chances possible de réussite.
Il ne s’agit pas d’un cancer particulièrement répandu puisqu’on estime le nombre de cas annuels à environ 750 en Belgique. Néanmoins, sa mortalité est élevée. D’ailleurs, on surnomme morbidement ce cancer de « tueur silencieux » puisque le taux de survie atteint seulement 51,9 %.
Cependant, le taux de survie à ce cancer de l’ovaire, qui touche généralement les femmes de plus de 45 ans, peut grimper à 90 % si le diagnostic est posé relativement tôt. Une consultation cogénétique des patientes de la soixantaine pourrait s’avérer judicieuse lorsque certains symptômes apparaissent.
Actuellement, aucun dépistage particulier n’est prévu, même si une surveillance peut être proposée aux femmes qui présentent un risque familial. Dans 5 à 10 % des cas, le cancer de l’ovaire se développe à la suite d’une anomalie génétique. La majorité des cas n’étant pas concernés par cette surveillance, il me semble important de mettre en lumière ce tueur silencieux qui reste trop méconnu malgré une agressivité redoutable. Vous sachant attentive au bien-être des femmes et aux questions de santé qui les touchent, je souhaitais vous adresser plusieurs questions.
Avez-vous pu mettre en œuvre des mesures de prévention particulière à l’égard du cancer de l’ovaire en Wallonie ?
Quel travail menez-vous pour mieux faire connaître cette pathologie ? Avez-vous, par exemple, organisé une ou plusieurs campagnes de dépistages à destination de la population wallonne ?
Des mesures de communication et de sensibilisation, éventuellement via des affiches ou des prospectus dans les cabinets médicaux, sont-elles d’ores et déjà d’application ?
Réponse de Madame la Ministre MORREALE
Les causes du cancer de l’ovaire ne sont pas clairement identifiées, mais on pense qu’il y a certains facteurs de risque : les antécédents familiaux, l’endométriose – dont on a déjà pas mal parlé dans cette commission –, l’âge, la nulliparité, et cetera. Les mesures de prévention du cancer de l’ovaire sont peu spécifiques et concernent tous les cancers, à savoir ne pas fumer, adopter une alimentation équilibrée, limiter le plus possible sa consommation de boissons alcoolisées et pratiquer régulièrement une activité physique. Pour le moment, il n’y a pas de dépistage systématique du cancer de l’ovaire.
C’est en consultation, en tenant compte des antécédents de la patiente et après un examen gynécologique complet, avec une échographie qui permet de visualiser les ovaires, que le gynécologue est le plus à même de réaliser un diagnostic précoce. Nous suivons les recommandations interfédérales et nous comptons sur des canaux, comme le site Info Santé, pour essayer de permettre à tout un chacun de s’informer et d’être dirigés vers d’autres sources d’informations scientifiques.
Le projet W.all.in.health, prévu dans le Plan de relance, permettra aux citoyens ainsi qu’aux professionnels d’avoir des ressources disponibles en promotion de la santé et en prévention en Wallonie. Par ailleurs, en consultation, les gynécologues et les médecins traitants peuvent également informer. La première ligne est majeure dans ce cadre.
Son organisation contribuera à travailler de manière plus systématique et plus stratégique sur la prévention auprès des citoyens et des patients. C’est à travers ces différents moyens de communication que nous essayons d’améliorer la littératie en santé de la population, la prise en compte de la situation et la détection la plus précoce possible.