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Le maintien des aînés à domicile

27 Oct, 2020

Question orale de Mme Sobry à Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des Femmes sur  “Le maintien des aînés à domicile” 

Mme Sobry (MR). – Madame la Ministre, le Gouvernement wallon prévoit dans sa Déclaration de politique régionale de rendre accessible financièrement le maintien à domicile des aînés en manque d’autonomie. Pour ce faire, le Gouvernement entend notamment soutenir les métiers d’aide à domicile, comme les aides ménagères ou familiales afin de faire face à la pénurie et au besoin croissant. Pour rendre ce soutien effectif, une concrétisation du statut d’employé pour les aides familiales et les gardes-malades à domicile est également sur la table et, depuis le premier avril 2020, ce passage du statut d’ouvrier au statut d’employé est devenu effectif. Les professionnels du secteur jouiront de premières répercussions de cette mutation en cette fin d’année via des primes uniformisées.  

Néanmoins, l’ambition de maintien à domicile pour les aînés en manque d’autonomie soulève encore quelques questions. Rester à domicile peut en effet engendrer un coût financier qui est non négligeable puisque, indépendamment des aides médicales et de vie, certains investissements plus techniques sont également nécessaires. Je pense par exemple aux services de télévigilance en cas de chute ou bien à des recours à la technologie domotique pour permettre de soulager les aînés dans certaines tâches du quotidien. Certains frais peuvent évidemment être pris en charge par le CPAS, mais cela ne concerne pas l’ensemble des dépenses et tout le monde n’y est pas éligible. J’ai donc deux questions, Madame la Ministre.  

Outre via le soutien des métiers d’aide à domicile, quelles mesures peuvent-elles être mises en place pour aider les aînés qui souhaitent rester chez eux malgré leur perte relative d’autonomie ? Deuxièmement, avez-vous remarqué une évolution au niveau des emplois d’aide familiale ou de garde-malade suite à la réforme de leur statut en avril dernier ? 

Mme Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes. – Madame la Députée, je vous remercie d’avoir signalé que nous avons passé, sous ce Gouvernement, le statut des ouvrières à un statut d’employé – je dis ouvrière parce qu’il y a une majorité de femmes. Le statut d’ouvrière à employée a été annoncé par l’ancienne législature et a été mis en œuvre sous cette législature.  

Que l’on soit en parfaite santé ou en perte d’autonomie, vivre chez soi reste pour beaucoup de personnes une condition indispensable à la qualité de vie. Afin de permettre au plus grand nombre de continuer à vivre de la manière la plus adéquate possible, une large gamme de services proposés pour répondre aux besoins et désirs de chacun. On peut citer notamment les services d’aide aux familles et aux aînés qui, au-delà de l’assistance coordonnée qu’ils fournissent par les aides à la vie journalière, apportent de fait un accompagnement social qui devient, au cours de la réalisation de l’aide, un élément indispensable, négocié progressivement, et qui se traduira par le développement d’une relation et d’un soutien à la personne et à sa famille. Comme vous le soulignez, la concrétisation du statut d’ouvrier pour les aides familiales et les gardes-malades à domicile est devenue effective – disons-le comme ça – au 1er avril 2020. Les professionnels du secteur jouiront de premières percussions de cette mutation en fin d’année via des primes uniformisées.  

La jeunesse du dispositif et le travail lié à l’arrivée de la pandémie et aux nombreuses mesures à mettre en œuvre dans le secteur des soins et de l’aide à domicile ne nous ont pas encore permis, vous le comprendrez, d’évaluer l’impact de la mise en route de ce nouveau statut. On ne perd évidemment pas de vue cet aspect et on fera une analyse du dispositif dès que la situation le permettra, en concertation avec les fédérations sectorielles. Un autre dispositif, qui est essentiel, repose sur les centres de coordination de soins et de l’aide à domicile, eux qui ont vu le jour il y a plus de 30 ans, et dans ce cadre, le coordinateur a pour mission principale d’aider, d’informer gratuitement toute personne qui le souhaite sur les possibilités d’offres d’aide et de soins qui visent à lui permettre de rester à domicile et, si nécessaire, de tout mettre en œuvre pour qu’elles puissent disposer des services et des soins dont elle a besoin. Pour ce faire, le Centre de coordination dispose en interne ou par voie de convention de toute une série de services à proposer aux bénéficiaires pour favoriser son maintien à domicile que ce soient les soins infirmiers, les aides à domicile, les repas, les coiffeurs, les transports, et cetera.  

La planification des indépendants se fait en fonction des souhaits du bénéficiaire, de ses besoins, des ressources disponibles et en concertation avec le médecin traitant. Il est également possible, dans certaines communes, d’obtenir une assistance spécifique pour de petits travaux d’entretien ou de réparations, de jardinage, se faire coiffer, profiter de soins de pédicure, d’obtenir de l’aide pour prendre soin éventuellement de son animal domestique. Ces services sont notamment offerts par des services d’aide à domicile en milieu rural ou par des agences locales pour l’emploi. Je peux peut-être aussi citer la plateforme « Bien vivre chez soi » qui a pour objectif de servir l’ensemble du territoire de la Wallonie par des services qui offrent gratuitement à chaque personne qui le sollicite le diagnostic du logement par un ergothérapeute dans le but de l’adapter au mieux aux besoins de la personne âgée. Pour les personnes les plus fragiles et les plus dépendantes, il est aussi possible de recourir à un service de garde à domicile avec une personne formée qui procure une présence rassurante pendant plusieurs heures de jour ou de nuit et qui veille au bien-être et au confort physique et moral de la personne âgée.  

Je pense qu’un objectif à moyen terme est de faciliter l’accès à la formation de l’ensemble des dispositifs wallons et de leur mission en matière de santé, accompagnement et soutien social. Je rappelle aussi que la volonté du Gouvernement est de proposer des offres de services et de soins intégrés qui sont complémentaires et flexibles en fonction des attentes des besoins des bénéficiaires et, pour cela, il faut que l’on garantisse une prise en charge holistique et de qualité, et que l’on puisse améliorer les échanges et l’articulation entre les services existants. J’avais l’intention et nous avions planifié de travailler au niveau de mon cabinet pour mettre en place les assises de la première ligne début de l’année 2020. C’est une organisation qui s’est révélée impossible en termes de mobilisation des différents acteurs vu la crise. Mais je crois vraiment qu’assurer une meilleure interdisciplinarité entre les acteurs de la santé, sociaux et de l’aide aux personnes, reste une priorité essentielle. On ne peut pas toujours se comparer à nos voisins, mais sur la première ligne, j’ai le sentiment que la Flandre a pris les devants et a fait des choses intéressantes qui pourraient nous inspirer.  

Pour que je vienne avec des propositions sur la table, il faudra que la situation se rétablisse, mais en tout cas dans les assises de la première ligne ou dans les concertations, on voit bien que le fait que la première ligne en Flandre soit plus alignée et discute entre elles, est une plus-value. parce que l’on perd beaucoup de temps à discuter avec une multitude d’opérateurs qui n’est pas suffisamment organisée.Faute de temps, on n’a pas pu la mettre en place et quand on la mettra, je crois que cela aura des effets qui seront largement bénéfiques pour l’efficacité du dispositif et pour les résidents et les bénéficiaires qui en auront besoin chez eux.  

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