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Le dépistage et le suivi de l’autisme en Wallonie

23 Nov, 2021

Question orale de Madame Sobry à Madame Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur “Le dépistage et le suivi de l’autisme en Wallonie”

Madame la Ministre,

Selon plusieurs études, en Belgique, 850 cas d’autisme seraient dépistés chaque année. Néanmoins, à l’heure actuelle, ce dépistage semble être un réel parcours du combattant. En effet, il faut compter environ quatre ans pour qu’un enfant puisse obtenir une confirmation de diagnostic alors que, pour les adultes, ce chiffre peut monter jusqu’à 16 ans. Un pédopsychiatre du Centre de ressources en autisme de Liège, le CRAL, a d’ailleurs récemment dénoncé cette situation qui devient, selon ses dires, de plus en plus difficile à gérer.

Le CRAL est actuellement le seul centre à recevoir des adultes pour un diagnostic en Belgique. Sa liste d’attente compte plus de 800 personnes et seuls 50 patients peuvent être pris en charge chaque année. Le phénomène s’explique notamment par le fait que, depuis plusieurs années, on s’intéresse plus à l’autisme chez les adultes. De plus en plus de gens se renseignent par eux-mêmes et viennent chercher des réponses auprès de professionnels. Dans la majorité des cas, les médecins donnent d’ailleurs raison à ce diagnostic.

Savez-vous combien de personnes sont diagnostiquées autistes en Wallonie chaque année ? Avez-vous connaissance de ce manque de centres de dépistage ? Quelles sont les raisons pour lesquelles le dépistage de l’autisme n’est pas plus développé dans notre Région ? Sachant qu’il n’existe qu’un seul centre de dépistage spécialisé dans le diagnostic de l’autisme chez l’adulte en Belgique, serait-il envisageable d’en développer d’autres ? Enfin, un autre facteur qui complique le dépistage réside dans le manque de professionnels formés pour le diagnostic de l’autisme. Comment pousser les futurs travailleurs du métier de la santé à s’intéresser à ce domaine particulier ?

Réponse de Madame la Ministre MORREALE Christie

Il y a actuellement deux centres de référence en Wallonie : le Centre de ressources en autisme à Liège, le CRAL, et le Centre de référence en autisme Jean-Charles Salmon à Mons, le CRA. Le centre liégeois dépend du CHU de Liège. Il est financé en vertu du décret Sainte-Émilie par la Fédération Wallonie Bruxelles et est donc de la compétence de ma collègue, Valérie Glatigny. Le CRA Salmon réalise essentiellement des diagnostics pour enfants et adolescents, tandis que le CRAL réalise également des diagnostics pour adultes. À eux deux, ces centres ont une capacité d’un peu plus de 11 500 prestations par an, ce qui représente une capacité de 537 diagnostics. Je souligne que j’ai dégagé des moyens en 2022 afin de permettre l’ouverture et le financement d’un nouveau centre de référence à Namur, qui est organisé par le CHU-UCL, le CRAN. En 2021, j’avais déjà dégagé des moyens pour permettre le financement de « La Porte bleue », un centre d’action pour l’autisme en Luxembourg, le CAPAL. La Commission technique « revalidation » de l’AViQ examine actuellement la demande du CRA Salmon d’augmenter sa capacité. L’incidence de l’autisme est située, selon les études entre 1 pour cent et 1 pour 150. En se basant sur une incidence de 1 sur 150, il y a, en Wallonie, environ 24 000 personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme. Chaque année, environ 234 nouveaux cas seraient détectés. La question du diagnostic est donc essentielle. Il est à noter qu’environ 50 % des personnes autistes présentent une déficience intellectuelle associée, pouvant être de légère à profonde. Ces personnes ont alors besoin d’une prise en charge plus intensive et se tournent régulièrement vers les services d’accueil et d’hébergement pour personnes handicapées. En ce qui concerne la formation des professionnels, l’AViQ a établi un catalogue spécifique aux troubles du spectre autistique qui est disponible et propose plusieurs modules allant de la connaissance des particularités et besoins des personnes présentant un trouble du spectre autistique ; allant de l’accompagnement au quotidien dans les gestes de la vie et les activités adaptées à la proposition de pistes face aux troubles du comportement, et cetera. J’en viens au Plan autisme. L’appel à projets lancé sous la précédente législature portant sur la thématique de l’autisme et le double diagnostic prévoit la création de 144 nouvelles places ; soit 93 places résidentielles ou d’accueil de jour, 12 places dans des dispositifs de crise et enfin 39 places en répit résidentiel. Je souligne que le financement de ces places est en partie lié à la réalisation de travaux d’infrastructure. Pour le moment, 3 agréments ont pu être attribués pour un total de 22 places. 

Pour tous les autres projets, ils ne sont donc pas finalisés. Certains devraient pouvoir être agréés prochainement. En ce qui concerne les autres actions en faveur des situations de grande dépendance, de handicap lourd ou d’autisme, j’ai pris une série de mesures, notamment un budget complémentaire réservé à la politique des cas prioritaires qui est dégagé chaque année.

En 2021, on a dégagé 4 millions d’euros et 2 millions supplémentaires sont prévus pour 2022. À titre indicatif, 160 places ont pu être créées depuis le début de l’année. Le budget 2022 de l’AVIQ prévoit également 3 millions d’euros pour créer des places supplémentaires dans le secteur de l’accueil et de l’hébergement réparties en Wallonie. Enfin, depuis 2 ans, des centres de revalidation fonctionnelle spécialisés dans l’autisme ou centres de référence ont pu être soutenus. Je viens de l’évoquer, il s’agit de la Porte bleue à Libramont et du Centre de référence en autisme de Namur.

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